FAQ MANIFESTE

 

Question : Ainsi présenté votre projet paraît politique, avec des tendances antilibérales et technophobes. Voire même avec quelques accents nihilistes.

Réponse : Nous restons persuadés que du dialogue émergera sinon la vérité, du moins le bon sens commun. Simplement, ce dialogue semble interrompu à l’heure actuelle.

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Question : Dialogue entre qui et qui, ou qui et quoi ?

Réponse : Un dialogue entre les tenanciers des positions idéalistes et ceux des positions réalistes dans notre monde gouvernés par la procédure.

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Question : Qui sont-ils dans chaque groupe ?

Réponse : Nous avons toutes et tous été membres de l’un des deux groupes selon les stades de nos vies. Par exemple lorsque je commence une carrière, je suis davantage en recherche d’efficacité de réseau, je me confronte donc d’abord à la réalité sans espoir de la changer, simplement en m’y adaptant. Mais je peux faire un autre choix, celui de dire que mes valeurs priment sur les résultats de ma vie, ou qu’elles finiront par primer un peu plus tard, lorsque j’estimerai avoir réuni suffisamment de moyens pour recouvrer une certaine indépendance.

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Question : Vous dites que le dialogue est interrompu, mais la réalité s’impose d’elle-même ; personne n’est vraiment responsable de la situation que vous « dénoncez ». La société est en marche, vous-même donnez une description, voici une réalité qui s’impose à nous, pensez-vous de fait être plus fort que cette réalité ?

Réponse : Nullement. À la réalité, on peut opposer une certaine forme d’idéalité. L’une ou l’autre toute seule ne peuvent subsister en tant que tel. La réalité, qui ne se mesure qu’en points de rentabilité, d’efficacité, et quand bien même devrait-on lui reconnaître un certain succès, aujourd’hui cette réalité tend à devenir le seul objectif de tous les projets, voir même tend à effacer le reste. Or, nous autres, ingénieurs, ne sommes pas réductibles à la simple efficacité, nous sommes même très certainement bien plus que cela. Notre ambition est de rétablir le dialogue entre idéalité et réalité.

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Question : Mais aujourd’hui on assiste à plusieurs mouvements de ce genre ; par exemple chez Paris Agro Tech, même chez les X à Jouy-en-Josas. Ne sommes-nous pas plutôt en présence d’une « mode » ?

Réponses : Il pourrait y avoir en effet quelque chose qui relèverait de la mode, si ce n’est que, par exemple, le réchauffement climatique échappe lui complètement à ce contexte de mode. Le réchauffement climatique est factuel, l’homme ayant pris le relais de changements que la planète a déjà connu par ailleurs. Au fond cela est peut-être en soi un phénomène naturel lui-même, puisque l’homme vient de la nature. Par contre les conséquences inégales sont du fait de l’homme, qui aurait la capacité de changer cela.

Notre ambition est de nous inscrire en ligne avec ou sans les groupes mentionnés dans la question, qui ne font que manifester une réelle volonté de quelque chose de différent que le simple diktat de ce qui est présenté comme une fatalité.

Autre exemple, faut-il considérer que le manque d’implication sociale de la jeunesse soit une « mode » ? Ou bien au contraire ne faut-il pas y voir le symptôme que précisément une certaine réalité l’emporte sur toute idéalité ?

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Question : Mais en fait voulez-vous créer un mouvement politique ?

Réponse : Ce n’est pas l’objectif. L’objectif est encore une fois de réactiver l’interrogation et la réflexion au niveau individuel : de confronter la réalité à l’idéalité dans un dialogue permanent, apporter du sens plutôt que de laisser par exemple la réalité diriger le monde, ou le fanatisme au service d’une idéalité hors contrôle. Un point d’entrée vers cette réactivation est celle de la réflexion sur nos corps de métiers et de leur place dans un système économique.

Par contre, on ne peut désormais s’interroger sur l’économie, le travail, les techniques, la technologie, sans qu’à terme il y ait des conséquences sociales et donc politiques.

En outre, force est de constater que notre planète n’est pas infinie, mais bien finie. Il y a une quantité finie de chaque minerai dans notre sol, la taille de notre planète n’est pas infinie. Par exemple, un calcul agronomique indique que si nous voulions donner journellement 5 g de poulet à 1 milliard de personnes, il faudrait cultiver l’équivalent de 1,5 millions d’hectares de maïs supplémentaires. Partant, les questions sont nombreuses quant aux problèmes posés, tant environnementaux, moraux, éthiques, que donc politiques. Pourrions-nous trouver une solution technique qui permettrait de nourrir une infinité d’êtres humains sur une planète finie, tout en préservant un niveau de vie idéal ? Faut-il le faire ? Etc.

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Question : Pour l’heure le manifeste n’est que de la théorie. Comment comptez-vous passer à la pratique ?

Réponse : Nous organiserons des réflexions régionales, par commissions, après avoir sollicité les professionnels de l’ISA quelle que soit leur situation, pour peu qu’ils soient sensibles à notre démarche. Les thématiques seront proposées et les réponses compilées, puis ensuite diffusées.